poursuivre écrire
écrire ça ou rien
ça… ou balbutier imbécile
lèvres déchirées sur confus regrets
et toujours cette main inquiète
écrire escarmouche avec la vie, perdre à tout instant
et assourdir le clivage vivre mourir
écrire par reflux
silence, ça pulse
écrire, retenir son souffle; jeu de précipices
écrire pour le salut, pour le saut; pétri de foi
écrire pour épuiser vivre et s’y épuiser
pour raidir les dialogues par des voix sans adresse
écrire et répéter l’oubli, commémorations s’entêtent
relire le journal de ses 13 ans, on écrit encore ce qui s’écrivait déjà,
qu’on a oublié avoir écrit, déjà là, tout est déjà là
comme on dirait des enfants et que tout se joue avant 7 ans
écrire alors pour casser l’écriture
cet engrenage vénéré qui vrille l’âme au vent des jours
écrire et briser la langue, ses morceaux ne seront pas mots
refouler les belles phrases, que se taisent les spasmes de soi
écrire pour éviter dire
quitter l’humain et sa conversation
se faire points suspendus qui n’attendent pas,
à la trame de textes sans intention
écrire et s’égarer dans les palimpsestes
on a tant foulé de pages que le sang ressasse marées de corps
écrire ce qui parfois se trace sans les dents
s’estompe sans s’inscrire
écrire, sans livre à venir.
la vidéo réalisée avec ce texte est également visible ici:
https://graciabejjani.fr/2019/02/03/ecrire-lecrire-ressac-8/